Projet de loi relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise : assouplissement de la réglementation des attributions d’actions gratuites aux salariés et dirigeants

10 novembre 2023

L’article 13 du projet de loi relatif au partage de valeur au sein de l’entreprise se concentre sur l’attribution d’actions gratuites qui est un des quatre dispositifs d’actionnariat salarié, à côté de l’investissement dans des titres de l’entreprise via un plan d’épargne d’entreprise, l’augmentation de capital réservée aux salariés adhérents à des plans d’épargne d’entreprise ou l’octroi de stock-options.

Les parlementaires (le 29 juin) et les sénateurs (le 19 octobre) sont tombés d’accord pour adopter un assouplissement du cadre régissant l’attribution d’actions gratuites aux salariés et dirigeants.

L’article L. 225.197-1, II du Code de commerce prévoit un plafonnement individuel pour chaque bénéficiaire. Dans le cadre d’attributions gratuites d’actions, il ne peut être attribué d’actions à des salariés ou à des mandataires détenant chacun plus de 10 % du capital social, et une attribution gratuite d’actions ne peut pas avoir pour effet que les salariés et les mandataires sociaux détiennent chacun plus de 10 % du capital social.

Comme le déplore l’étude d’impact de la future loi, ce plafond « n’est pas renouvelable, ce qui défavorise les salariés et mandataires sociaux ayant choisi d’être des investisseurs de long terme de leur société » (Étude d’impact, p. 132)

C’est pourquoi cet alinéa est désormais précisé comme suit : « Ne sont pris en compte dans ce pourcentage que les titres de la société détenus directement depuis moins de sept ans par un salarié ou un mandataire social. »

Cet aménagement qui exclut les actions détenues depuis plus de 7 ans du calcul du « plafond individuel » (pourcentage maximal du capital social pouvant être détenu par un salarié ou mandataire social bénéficiaire d’actions gratuites) est de nature à lever un certain nombre de blocages.

Le texte doit désormais passer en Commission Mixte Paritaire pour validation définitive.

 

Par Daphné Delbury-Bosset